3 questions à Mohamed Ouitassane

Publié le 13/12/2023
L'Opinion


  • Comment évaluez-vous l’évolution des ressources humaines marocaines qui travaillent dans le secteur de l’aviation civile ?

Tout d’abord, je tiens à préciser que le Maroc connaît des activités d’aviation civile depuis plus d’un siècle, avec évidemment des infrastructures aéroportuaires actives, mais également des ressources humaines qui ont accompagné l’évolution de ce secteur à travers les changements techniques et technologiques qui l’ont façonné au niveau international. La compétence de ces ressources humaines est avérée et reconnue au niveau international, en témoignent les très faibles taux d’accidents aériens au niveau national durant ces dernières décennies. Ajoutez à cela que notre pays arrive actuellement à assurer la formation au niveau local de profils et de compétences aussi bien en termes de pilotes, de personnel navigant que d’ingénieurs et techniciens spécialisés. 

  • Quel est votre point de vue concernant la formation des métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire ?

Je pense qu’il convient de souligner que la RAM a énormément profité du développement du secteur aéronautique au Maroc, notamment à travers sa filiale (partenaire de Boeing) spécialisée dans la maintenance des moteurs. Ajoutez à cela l’Institut Spécialisé dans les Métiers de l’Aéronautique et de la Logistique Aéroportuaire (ISMALA) qui a récemment fait l’objet d’un accord qui stipule que cet établissement sera désormais géré conjointement par l'OFPPT (49%) et le Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (51%). Cet accord est une très bonne nouvelle puisque le groupement pourra apporter une grande valeur ajoutée à la formation de ces métiers.

  • Qu’en est-il du développement du segment de l’aviation privée au niveau national ?

Concernant l’aviation privée, l’évolution de ce segment de niche est encore limitée comparativement avec d’autres pays, notamment occidentaux. Cela dit, le marché continue à se développer, même si la demande qui pourrait l’impulser est encore relativement faible. C’est un secteur dans lequel il faudra cependant investir parce que le besoin ne manquera pas de se faire bientôt ressentir, notamment pour développer une offre de services à destination des pays africains, y compris pour tout ce qui est transport médical aérien privé.